Les couleurs de la Méditerranée
A l'échelle mondiale, puisqu'il n'est malheureusement pas réalisable de tout protéger partout, des zones prioritaires pour la conservation de la biodiversité ont été établies. Ce sont les "hotspots de la biodiversité".
Pour être qualifiée de hotspot, une région doit répondre à deux critères:
- 1500 espèces endémiques recensées soit plus de 5% des espèces présentes sur la Terre.
- perte de 70% de l’habitat d’origine.
Ces hotspots, au nombre de 34, représentent 2,3% de la surface de la Terre et contiennent de manière endémique : 42% des espèces de mammifères, oiseaux et amphibiens ; et 50% des plantes vasculaires. (source)
L'évocation d'une telle richesse nous entraine dans nos rêves dans des régions tropicales, exotiques, à l'autre bout du monde, alors qu'elle est là sous notre nez.
En effet, le milieu méditerranéen, que l'on retrouve dans le sud est de la France, est reconnu comme étant l'un de ces sites, l'un des plus riches et les plus menacés au monde.
Voici deux exemples bien colorés de ces espèces méditerranéennes, le Guêpier d'Europe (Merops apiaster) et le Rollier d'Europe (Coracias garrulus)
Tout d'abord, voici le guêpier d'Europe, espèce que j'ai pu observer à Narbonne (11) et non loin d'Arbas (31) (pourtant situé au coeur des Pyrénées) de l'installation du couple, le 6 juin, jusqu'à l'envol du jeune, sous mes yeux, le 12 août.
Les photos ont toutes été réalisées en affût, peu avant l'envol afin d'éviter tout dérangement risquant de faire échouer la nidification.
Voici le nid, un terrier creusé dans un simple talus au bord d'un chemin, à moins d'un mètre au dessus du sol. Il est constitué d'un tunnel atteignant parfois jusqu'à un mètre de longueur puis d'une "chambre" où grandiront les jeunes.
On voit ici sur cette vue d'ensemble un jeune sortir la tête.
Les parents font des aller-retours, apportant papillons, libellules, bourdons, guêpes et autres insectes.
Je commencais mon premier affut vers 7h un matin, voulant m'assurer d'être là avant toute activité afin de ne pas déranger lors de mon installation. Mission accomplie, les premiers mouvements commencèrent vers 9h30... les joies de l'affut.
En voici un avec ce qui semblerait être une Aeshna juncea (identification Jean-Michel Catil), qu'il s'empressera d'apporter au nid. Avant chaque passage, l'adulte se posera sur une branche, juste au dessus de mon affut, à moins d'un mètre de moi. Immobile, je ne peux tourner mon appareil photo braqué sur le nid au risque de le faire fuire. Je l'observe donc d'un oeil de longues minutes inconfortables mais si intenses...
Je déciderai par la suite de réaliser des affuts à d'autres endroits où les adultes ont l'habitude de se poser.
Voici donc le jeune, attendant ses parents. Il joue, sort un peu plus la tête dès que je fais une photo, réagissant au bruit du déclancheur. Cela attire son attention mais en dehors de cela il m'ignore, se laisse captiver par le passage d'un papillon, jouant, se grattant, chantant sans cesse. Avant que les parents arrivent il crie toujours un peu plus, m'avertissant de leur arrivée imminente. Seul le passage des voitures sur la route située non loin de là le dérange, il rentre la tête à chaque fois...
Le voici en train de bailler.
Une dernière impulsion et il s'envole. Il rejoindra l'Afrique pour passer l'hiver. Espérons qu'il revienne de ce si long voyage.
Voici enfin une autre espèce méditerranéenne, observée à Narbonne, le rollier d'Europe. De la taille d'un geai, ses couleurs sont impressionnantes.
à bientôt